
Table des matières
- Quelles sont les différences entre une toiture verte intensive et une semi-intensive ?
- Quels sont les différents composants d'une toiture verte intensive ou semi-intensive ?
- Quels éléments complémentaires prévoir pour des toitures vertes intensives et semi-intensives ?
- Quels autres points d'attention ?
- Exemple de toiture verte intensive
- Aller plus loin
Quelles sont les différences entre une toiture verte intensive et une semi-intensive ?
On distingue les toitures vertes semi-intensives des toitures vertes intensives en fonction des strates végétales que l'on peut y implanter et donc à fortiori de l'épaisseur de substrat et du poids :
toitures vertes semi-intensives :
- épaisseur de substrat : de 10 à 30 cm ;
- surcharge : de 100 à 400kg/m² ;
- développement d'arbrisseaux et de petits arbustes, en plus des strates muscinale et herbacée qui peuvent déjà se développer sur une toiture extensive ;
toitures vertes intensives :
Quels sont les différents composants d'une toiture verte intensive ou semi-intensive ?
Composition d'une toiture verte intensive de type « chaude »
Pour plus d'information sur le support, le pare-vapeur, l'isolation, l'étanchéité et sa couche de protection, la couche de drainage et la couche filtrante voir les contenus suivants, valables aussi pour les toitures intensives :
Dossier | Réaliser des toitures vertes > Étapes de conception > Composition
Les seules distinctions entre une toiture verte intensive, semi-intensive et extensive sont au niveau de la composition du substrat et du choix des végétaux.
Substrat
Diverses matières minérales et organiques mélangées peuvent composer le substrat. Le choix des matériaux (notamment leur granulométrie et leur densité) et leur composition relative détermineront les caractéristiques physiques générales du substrat. On limite l'apport de matières organiques à 20 % afin de favoriser la mise en place de sols pauvres, plus favorables au développement de la biodiversité. Néanmoins, la présence de matière organique empêche un assèchement trop rapide du substrat et fournit les nutriments nécessaires aux plantes et à l'installation de la microfaune et de la microflore du sol. Un enrichissement ponctuel de manière organique peut toutefois être nécessaire selon les plantations choisies dans des aménagements plus paysagers.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu des différentes matières minérales et organiques pouvant être utilisées. D'un point de vue environnemental on privilégie les matières naturelles ou issues du recyclage et de production locale.
Tableau des diverses matières minérales et organiques possibles pour le substrat.
Matières minérales naturelles | |
---|---|
Sable (Ø 0,05 – 2,0 mm) | à mélanger avec d'autres matières minérales ; |
Scories de lave et pierre ponce (Ø 2 – 16 mm) | Léger ; privilégier les provenances locales ; |
Gravier roulé (Ø 4 – 16 mm) | relativement lourd ; |
Matières minérales artificielles | |
Perlite | très léger ; ne retient ni eau, ni nutriments ; a tendance à s'affaisser avec le temps ; |
Vermiculite | très léger ; ne retient ni eau, ni nutriments ; se désagrège avec le temps ; |
Billes d'argile expansée, schiste expansé | léger ; retient l'eau ; retient peu les racines quand appliqué seul ; |
Laine de roche | très léger ; non nutritive; coût en énergie grise ; irritante - port du masque recommandé lors de la pause ; |
Matières minérales de recyclage | |
Brique/tuile concassée, gravats de maçonneries | stable ; retient en partie les éléments nutritifs et l'eau ; le ciment augmente le taux d'acidité ; |
Béton concassé | retient en partie les éléments nutritifs et l'eau ; alcalin ; |
Terre d'excavation | lourd ; peu fertile ; à éviter ; |
Matières organiques naturelles | |
Compost (dosage faible <5%) | très nutritif ; entretien la microfaune ; aère le substrat ; |
Terreau (idéalement avec alternatives à la tourbe) | léger ; très nutritif ; retient l'humidité ; aère le substrat ; |
Fumier (idéalement issu de l'agriculture biologique) | très nutritif ; entretient la microfaune ; |
Végétaux
En toiture intensive, les possibilités de végétalisation sont variées. Afin d'avoir un intérêt écologique, on favorise :
- les plantes indigènes de provenance locale et vivaces ;
- la mise en place de différentes strates ;
- la création de divers biotopes en faisant varier les types et épaisseurs de substrat ce qui permet d'implanter des végétaux aux besoins différents.
Il peut également être intéressant de mettre en place une toiture nue et de laisser la végétation se mettre en place par colonisation spontanée. Dans ce cas, il est évident qu'il faut plus de temps avant d'avoir une végétation dense et les résultats esthétiques sont également plus aléatoires. Il faudra également veiller à éviter le développement de plantes exotiques envahissantes, qui réduisent l'intérêt global de l'aménagement (p.ex. Buddleia de David, Sénéçon du Cap, Vergerette du Canada, etc.). Une solution intermédiaire consiste à implanter quelques plantations permettant de structurer la toiture (des arbustes, arbres et quelques graminées par exemple) tout en laissant suffisamment de zones nues pour permettre une colonisation spontanée par la flore locale.
Les végétaux indigènes recommandés par Bruxelles Environnement sur la Région de Bruxelles Capitale peuvent être choisis dans le document « Listing des espèces végétales indigènes conseillées par Bruxelles Environnement ». Néanmoins pour les toitures vertes intensives on veille à ne pas sélectionner les espèces d'arbres indigènes suivants qui présentent certaines caractéristiques défavorables :
- Développement trop important : Châtaignier commun, Frêne commun, Merisier des bois, Tilleuls ;
- Sensibilité au vent : Peupliers ;
- Espèce dominante : Chênes, Saules ;
- Système radiculaire perforant ou très étendu : Aulnes, Bouleaux, Lierre, Peupliers, Saules.
Quels éléments complémentaires prévoir pour des toitures vertes intensives et semi-intensives ?
Certains éléments sont intégrés si nécessaire : chemin, terrasse, mobilier, éclairage, adduction d'eau, évacuation d'eaux de surface, ancrage d'arbres...
Chemin, terrasse et mobilier
Afin d'alléger le poids de ces divers aménagements, il est conseillé, notamment pour les revêtements de sols, bordures, maçonneries et autres constructions de jardin, mais aussi pour leurs fondations respectives, d'utiliser au maximum des matériaux légers. Ex. : blocs de béton léger, dalles de béton à structure ouverte, fondations en argile expansée, béton caverneux ouvert, sable grossier ou stabilisé, planchers, dalles sans joints posées sur plots, etc.
Reliefs et profilages
Des différences de dénivellements et des pentes peuvent être réalisés en utilisant sous le substrat et la couche filtrante, des matériaux drainants légers tels que : boules de polystyrène, grains d'argile expansée soufflés et stabilisés superficiellement, plaques de polystyrène ou de polyuréthane.
Ancrage des végétaux
Les toitures vertes intensives abritant des végétaux ligneux (arbustes, arbrisseaux, arbres) de grande taille peuvent être soumises aux vents violents, tourbillons et tempêtes. Lorsque la toiture est fortement exposée il est vivement conseillé de réaliser une étude de stabilité et d'envisager un ancrage supplémentaire. Les végétaux sont ancrés soit dans le substrat, soit à la structure existante.
3 possibilités d'ancrage :
- haubans réglables à 3 points, sous un angle de 45 à 60° ;
- tirants synthétiques incorporés dans le substrat ;
- câbles synthétiques ou métalliques.
Exemple d'ancrage d'un arbre à l'aide de plaques en béton lourd et crochets incorporés dans le substrat
Apport d'eau
Il est préférable de choisir des végétaux qui ne nécessitent pas d'apport d'eau en période de sécheresse. Si toutefois un arrosage est nécessaire en cas de sécheresse prolongée, il est conseillé de prévoir l'amenée d'eau de pluie ou de citerne. Un arrosage plus systématique doit toutefois être prévu pendant les premiers mois suivant l'installation de la végétation arbustive ou arborée.
Pour plus d'information sur la récupération de l'eau de pluie : Dossier | Récupérer l'eau de pluie
Pour plus d'information sur la gestion des eaux : Dossier | Réaliser des toitures vertes > Les eaux à stocker ou évacuer
Quels autres points d'attention ?
- il est nécessaire d'être accompagné par un ingénieur spécialisé dans le calcul de stabilité et de résistance du bâtiment;
- les arbres, bacs de plantations, sont placés aux endroits les plus résistants de la construction;
- compatibilité des toitures vertes avec la récupération d'eau de pluie: ce point est abordé dans le Dossier | récupérer l'eau de pluie > Arbitrage
- la sécurité incendie des toitures vertes intensives doit faire l'objet d'une attention particulière. Pour plus d'informations voir Dossier | Réaliser des toitures vertes > Recommandations relatives à la sécurité incendie
Exemple de toiture verte intensive
Toiture verte intensive au R+1 de 210m² ayant une épaisseur de substrat de +/-50cm
Aller plus loin
Dans le Guide
Les contenus suivants peuvent compléter la réflexion sur les toitures vertes intensives et semi-intensives :
- Dossier | Récupérer l'eau de pluie
- Dossier | Choix durable d'un matériau de couverture de toiture
- Dossier | Favoriser la biodiversité
- Dossier | Offrir des habitats pour la faune
- Dossier | Favoriser les opportunités d'échange entre les occupants du bâtiment et leur voisinage
- Dossier | Agriculture urbaine
Autres publications outils de Bruxelles Environnement
- Bruxelles Environnement (2018), Toitures vertes : du concept à l'entretien, Bruxelles
- Bruxelles Environnement (2019), Aménagements pour le rougequeue noir (Phoenicurus ochruros)
Bibliographie
- CSTC (2006), NIT 229 - Les toitures vertes, CSTC, Bruxelles
- CSTC (2000), NIT 215 - La toiture plate : Composition – Matériaux – Réalisation – Entretien, CSTC, Bruxelles
- James Wilson Design (2014), The GRO Green Roof Code, Groundwork Sheffield, Sheffield (en)
- Christine Laurent (2012), Toitures végétalisées – Cahier technique, Services de la DEVE, DPA, DU, DPE et DLH, Paris (fr)
- Francy Simon, Jean-Marie Hauglustaine (2004), L'isolation thermique de la toiture plate – Guide pratique pour les architectes – Annexe 3, La toiture verte, Région Wallonne (fr)
- Ophélie Alloitteau (2011), Réaliser des toitures végétalisées favorables à la biodiversité, ODBU, Natureparif, Plante & Cité, MNHN, Paris (fr)
- ADIVET, CSFE, Association des fabricants de panneaux, profils et systèmes (2018), Règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées (fr)
Sites Internet
Ville de Lausanne (fr)
- Toitures végétalisées
Biodiversité et bâti (fr)
- Toitures végétalisées - Fiche 1 : Les différents systèmes
- Toitures végétalisées - Fiche 2 : Toitures végétalisées : choix du substrat
- Toitures végétalisées - Fiche 3 : Toitures végétalisées : choix des végétaux
- Toitures végétalisées - Fiche 4 : Eléments externes favorisant la biodiversité
- Biodiversité positive Optimisation de la biodiversité sur les toitures végétalisées (fr)
- Green deal groene daken (nl)